Certes la crosse n’est sans contestation possible pas d’origine, mais les platines, la bascule et les canons le sont.
Ce qui rend cette pièce intéressante c’est la longueur des canons, soit 430 mm.
Depuis toujours, des fusils neufs ont été construit avec des canons courts pour un usage particulier :
Soit pour un cavalier (vénerie).
Soit pour un tir de chasse proche demandant une montée rapide du fusil, et une dispersion de la gerbe (bécasse, lapin etc.…).
Soit pour la défense (dans une voiture à cheval ou la maison).
Mais il y a aussi les fusils raccourcis par suite d’un accident ou par choix.
Le motif de sortie de canons prouve l’origine de la longueur des canons.
Le fusil de l’article est issu du brevet 5138 du 28 janvier 1833 et plus précisément de l’addition du 13 mars 1833 ou Casimir Lefaucheux ou la mâchoire est fixée au canon et c’est le « T » qui tourne, commandé par une longue clé horizontale.
Suivi du brevet 6348 du 7 janvier 1835 ou il décrit la cartouche à broche.
Casimir Lefaucheux n’est matériellement pas en mesure de fabriquer l’intégralité de la demande des fusils, carabines et pistolets.
Il autorise à partir de mai 1833 et suivant la fabrication sous licence moyennant une redevance pour chaque arme et l’obligation d’être numérotée par le fabricant et poinçonnée par Lefaucheux.
Casimir Lefaucheux signe d’abord avec Jean Louis Deboubert armurier à Paris au 11 rue du Helder puis le 16 août 1834 avec Louis François Devisme successeur de Jean Louis Deboubert.
« Louis François Devisme est né le 8 juillet 1806 à Paris.
Nommé Chevalier de la Légion d’Honneur le 24 janvier 1863.
Il décède le 30 janvier 1873 à Argenteuil à l’âge de soixante-six ans.
Fils d’Isidore Devisme et de Marie Boissin.
Louis François est marié avec Geneviève Eugénie Demante. Le mariage à lieu le 20 avril 1829 à Paris. Elle meurt le 22 novembre 1860 à Paris rue du Helder, un des témoins du décès est André François Gaupillat.
Louis François Devisme est le successeur de Jean Louis Deboubert, né en 1775 à Mons-Boubert dans la Somme, fils de Nicolas Deboubert et de Marguerite Deguerville.
Il est marié avec François Fevre le 7 novembre 1812.
Il serait arquebusier à Paris en 1812-1830, avec plusieurs brevets à son actif.
Il décède le 15 février 1854 à l’âge de 79 ans, ancien arquebusier à Paris et rentier, à Mons-Boubert ».
Marquages et poinçons :
Les platines :
Sur chaque face extérieur « Devisme à Paris » et à l’intérieur le numéro de l’arme, à savoir 41.
La bascule :
Sur la bascule on retrouve l’année de fabrication à savoir 1835 et le numéro 41.
Les canons :
Sur la bande du dessus des canons en lettres d’or « Devisme breveté à Paris », mais c’est sur la face intérieure qu’il y a le plus d’informations ;
En trois arques de cercle : Invention Lefaucheux Paris.
Le numéro de l’ordre fourni par Casimir : 1202.
L’année de fabrication : 1835.
Le numéro de l’arme interne à Devisme : 41.
Et le nom du canonnier : Leclere frères avec leur poinçon de fabrication LC dans un ovale avec deux palmes.
« Jean Leclere, arquebusier et canonnier de l’Empereur à Paris en 1807-1810 au 35 puis 78 rue des Gravilliers.
Leclere frères, arquebusiers et canonniers à Paris 1835-1840 au 124 rue Saint Lazare. Fils de Jean ».
Caractéristiques techniques :
Poids à vide : 2280 grammes.
Longueur total : 850 mm.
Longueur des canons : 430 mm.
Calibre : 20 à broche, chambré à 65 mm.
Distance 1ère détente plaque de couche : 370 mm.
Pour plus de détails sur les licences accordées en 1833 – 1834 et 1835 je vous renvoie vers le livre :
« Casimir Lefaucheux Arquebusier 1802-1852 » de Gérard Lautissier et Michel Renonciat.
Page 18 à 23.
Merci à Jacques L. pour certaines précisions.
® et © van Mastrigt – Lefaucheux mai 2024
Lefaucheux père et fils 