
Eugène Lefaucheux a compris dès ses débuts que la notoriété du nom devait passer par les Armées. En cela il réussit en faisant accepter son revolver dit « modèle 1854 » par la Marine. Mais il a aussi très vite appris à composer avec la lourdeur et la lenteur administratives des ministères.
Il a fallu plus de trois ans d’essais et de multiples modifications avant de voir ses efforts récompensés. Il lui fallait donc, afin de garder la tête hors de l’eau, mettre très rapidement au point une arme « populaire », fiable, élégante, fonctionnelle et abordable, pour le grand public.
La période 1855 à 1857 est une phase de recherche, mais aussi de très grand doute de la part de ses partenaires, quant aux chances de survie de l’entreprise et à la poursuite de l’aventure.
Ces craintes sont clairement exprimé dans les échanges de courrier entre Henri Fernandez-Patto et Eugène Lefaucheux. Mais là encore, Eugène Lefaucheux voit juste et persévère pour mettre au point, début septembre 1856, très probablement avec Charles Guth, le revolver 7 mm à feu continu.
Le 7 mm sera un grand succès commercial puisqu’après le modèle 1854, ce sera le revolver le plus vendu par Lefaucheux lui-même mais aussi par les revendeurs et autres marchands d’armes. L’arme est très reconnaissable, car son allure est restée la même tout au long de sa carrière.
Le 7 mm à feu continu sera toujours constitué de six parties, à savoir :
Le bloc culasse ou bâti.
Le socle ou bras inférieur de la crosse.
Le bras supérieur de la crosse.
La liaison entre le bras supérieur et inférieur.
Le canon.
Le barillet.
Dans le brevet 29055, Eugène Lefaucheux parle aussi de la possibilité d’échange de barillet à broche par celui d’un barillet à cheminées sans autre modification.
Très probablement, ce brevet et l’arme à feu continu décrite, étaient initialement destinés à un usage de type militaire. Il est possible aussi qu’Eugène Lefaucheux à voulu répondre a une demande du marché anglais où ce genre de revolver était populaire.
La Marine a dû tester le revolver à feu continu issu de l’addition du brevet 019380 du 11 juin 1855, puisque dans le compte-rendu du 1 juin 1855 on peut lire :
«Un pistolet Lefaucheux s’armant par la détente a été rejeté ».
Il n’est pas à exclure qu’Eugène Lefaucheux, avec l’aide de Charles Guth, ainsi que les conseils avisés de son associé Henry Fernandez-Patto, ne repense entièrement l’utilisation et l’affection de cette arme qu’après avoir essuyé ce refus de la Commission.
En effet, la survie de l’établissement E. Lefaucheux et Cie. est abordée à plusieurs reprises dans des échanges de courriers à cette époque.
Le revolver en double action, existe en 7 mm, 9 mm et 12 mm, néanmoins les deux derniers sont de conception différente et plus tardive.
Elles sont issues d’une modification des armes en « Triple Action » et par leur présentation se situeraient vers 1864 – 1865.
