Brevet : n° 55784 du 27 Septembre 1862.
Brevet d’importation : n° 13277 du 3 octobre 1862 par le Sieur H. Biebuyck à Bruxelles.
Durée du brevet : 15 ans.
Mémoire Descriptif déposé à l’appui de la demande d’un Brevet d’Invention de quinze ans pour des perfectionnements apportés dans la combinaison et la fabrication des armes à feu, par Monsieur Lefaucheux (Eugène Gabriel) Arquebusier à Paris.
Exposé :

Déjà propriétaire de plusieurs brevets et additions, pris à différentes époques et relatifs à des perfectionnements appropriés aux armes à feu et en particuliers aux revolvers, je forme aujourd’hui une nouvelle demande à l’effet de me garantir la propriété d’un nouveau perfectionnement qui complète les précédents tout en pouvant s’appliquer à toutes les armes à rotation et à un seul canon, quel qu’en soit le système.
Cette invention à pour but de donner trois mouvements au chien de l’arme, c’est à dire que l’on peut à volonté :
- armer le chien par la crête, comme dans les armes ordinaires.
- armer par la détente à tir continu et sans qu’il soit fixe en bout de sa course.
- on peut encore armer le chien en pressant sur la détente et, à la volonté du tireur, le laisser fixe, comme s’il avait été armé par sa crête.
Ces trois modes d’armer s’obtiennent par deux pièces seulement et une réserve ou saillie de fer laissée sur la détente, ce qui est infiniment plus simple que toutes les dispositions exécutées jusqu’ici pour obtenir le même résultat.
Avec mon système, la transmission du départ est directe avec la détente, l’exécution du mécanisme est d’une simplicité d’exécution remarquable ; de plus l’ouvrier peut le confectionner sans tâtonnement, le mécanisme étant apparent et non renfermé dans la coquille de recul du cylindre, il ne prend pas de place à l’intérieur ce qui permet de conserver une grande solidité à toute la pièce.
Pour donner une idée de mon invention, j’ai représenté sur le dessin annexé à ce mémoire un pistolet-revolver muni du mécanisme dont je revendique la propriété.

Description :
La Fig. 1 représente la vue extérieure d’un revolver de moyennes dimensions : un arrachement est fait dans la coquille de recul pour montrer le mécanisme additionnel.
La Fig. 2 montre un fragment de vue semblable à la précédente, mais dans laquelle, le chien est armé.
En laissant de côté le mécanisme ordinaire, décrit complètement dans mes précédents brevets, on peut voir, en examinant les figures 1 et 2 que la pièce « A », qui sert de gâchette, forme elle-même sont ressort quand elle a pénétré dans le cran d’arrêt « x » réservé sur la partie arrière du chien « C ».
La tige « B », qui traverse la coquille de recul du cylindre est soulevée par la réserve « d » laissée sur la détente « D » ce qui la fait communiquer directement à la pièce « A », qu’elle dégage du cran d’armement « x » ; le dégagement de la pièce « A » permet alors au grand ressort « R » de la platine de l’arme de faire percuter le chien, comme dans les armes ordinaires, non munies des nouveaux moyens que je viens de décrire.
La Fig. 3 montre le plan vu en dessus de la pièce « A » fixée sur l’armature métallique qui constitue l’âme de la crosse.

Résumé :
Les perfectionnements dont je revendique la propriété exclusive, sont caractérisés par le mécanisme qui à pour but de donner deux mouvements de plus à l’arme, ce qui fait en réalité trois.
Je ferai observer ici, que je me réserve expressément d’appliquer mon mécanisme aux armes de tous systèmes auxquelles il pourrait être adapté.
Paris le 27 septembre 1862
Par Pon. Lefaucheux
Jules Mathieu
Un avis sur « Brevet 55784 du 27 Septembre 1862 »