Brevet 42978 du 29 novembre 1859.

Brevet no 42978 du 29 novembre 1859.

Mémoire Descriptif déposé à l’appui de la demande d’un Brevet d’Invention de quinze ans, pour des perfectionnements apportés dans les cartouchières et les gibernes de guerre ou de chasse, par Mr Lefaucheux (Eugène) Arquebusier 9 rue Lafayette et Mr Maurice (Charles) , 26 rue de Vendôme à Paris.

Exposé :

Les perfectionnements dont nous désirons nous garantir la propriété par la présente demande d’un brevet de 15 ans, ont pour but de rendre d’une herméticité parfaite la fermeture des cartouchières ou gibernes et d’empêcher les pertes de munitions qu’elles contiennent.
Malgré le cuir qui recouvre la partie supérieure de la giberne ou cartouchière, on peut reprocher avec raison à cette couverture de ne pas protéger suffisamment les cartouches de l’humidité ; d’un autre côté lorsque la couverture n’est pas attachée au bouton qui se trouve au dessous de la giberne, les cartouches peuvent tomber et priver ainsi celui qui porte la cartouchière de toute munition.
Des faits de ce genre ont été remarqués dans l’armée russe au passage de la Tchernaïa, dans l’armée Française au combat de Palestro et tout récemment encore à l’affaire de Palikao en Chine ; c’est à dire qu’en courrant, un certain nombre de combattants avaient perdu leurs cartouches et que d’autres avaient ressenti pour ces dernières les pernicieux effets de l’humidité.
En cherchant à obvier à ces inconvénients, nous sommes arrivés à des dispositions de fermeture qui paraissent remplir parfaitement le but que nous nous étions proposés.
Le dessin que nous joignons au présent mémoire complétera les explications que nous allons donner.

Description :

La Fig. 1 représente la coupe longitudinale d’une giberne.
La Fig. 2 en est la coupe transversale.
La Fig. 3 est une vue de face extérieure.
La Fig. 4 montre une section transversale d’une cartouchière métallique.
Enfin la figure 5 montre une autre disposition de fermeture.

Pour rendre la fermeture hermétique, nous garnissons le couvercle de toute cartouchière ou giberne d’une bande de caoutchouc, gutta-percha ou un flexible qui est pressé convenablement sur les rebords de la giberne par des ressorts d’un genre quelconque.
Les ressorts sont arrangés de manière à fermer le couvercle aussitôt qu’il n’est plus maintenu à la main, en empêchant ainsi toute perte de munition quelque mouvement qu’on fasse et évitant aussi la détérioration par l’humidité.
La giberne 1, représentée fig. 1, 2 et 3, est construite en bois et cuir comme à l’ordinaire, mais elle est pourvue d’un couvercle métallique « C » garni d’une bande de caoutchouc « B » reposant sur le bord et faisant un joint parfait.
Le couvercle « C » porte aux deux extrémités deux tétons « b » contre lesquels buttent les ressorts qui, en pressant contre les tétons, maintiennent le couvercle exactement fermé.
Lorsque celui-ci est ouvert, les ressorts le maintiennent également, mais aussitôt que l’on appuie sur le couvercle, les ressorts « i » qui avaient été cintrés par les tétons « b », reprennent leur position en le forçant à se refermer et à faire coïncider la bande « B » sur le rebord de la giberne.
La Fig. 4, qui représente une cartouchière métallique, est disposée pour recevoir un ou plusieurs ressorts en spirale enroulés autour d’un axe « i » formant charnière et qui font appuyer le couvercle et sa garniture sur le corps de la cartouchière « A ».
En disposant un ressort en spirale d’une manière inverse, c’est à dire qui relèverait le couvercle et munissant le corps « A » d’un bouton de ressort, nous obtiendrons une fermeture assez semblable à celle des encriers portatifs.
Pour ouvrir la giberne il faudrait presser sur le bouton qui retiendrais le couvercle et le ressort devenant libre ferait ouvrir instantanément.
Nous pouvons également employer un ressort à boudin « r » , comme la Fig. 5 le représente ; une des extrémités du ressort est attachée au couvercle « C » tandis que l’autre est fixée dans le corps de la giberne « A » par une goupille ou tout autre moyen analogue.
Il est bien évident que toutes ces dispositions de ressort peuvent grandement varier, ainsi que la manière de rendre hermétique la fermeture au moyen de caoutchouc ou de gutta-percha.
La construction des gibernes ou cartouchières peut être exécutée indifféremment en bois et cuir ou bien encore en métal doublé ou non de cuir, ou en matières diverses, ce que nous désirons nous garantir expressément.
En principe, notre invention repose sur des moyens de rendre la fermeture des cartouchières ou des gibernes parfaitement hermétiques, afin d’empêcher l’humidité de pénétrer les munitions et de rendre le cas de perte de cartouches bien moins fréquent.
En exécution, nous nous référons au dessin annexé à la présente demande, tout en nous réservant évidemment le droit d’en modifier les formes et dispositions qui peuvent bien entendu s’adapter aux cartouchières de chasse comme à celles de guerre.

Paris, le 28 novembre 1859
Par procuration : Lefaucheux et Maurice
Me Jules Mathieu

Publié par Eugène L.

La vie et la production des Lefaucheux père et fils durant la période 1802 - 1892.

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