Fusil Robert à un coup issu du brevet de janvier 1831.

Le début du 19ème siècle foisonne d’inventions pour armurerie française, le plus connu est peut-être Samuel Pauly avec son fusil à chargement par la culasse dont le développement sera poursuivi par Henri Roux, Eugène Picherau et à partir de 1827 par Casimir Lefaucheux.
Le jeune Joseph Alexandre Robert, né en Charente au début du siècle, monte à Paris vers 1830 pour entreprendre des études de chirurgie dentaire. Robert et Lefaucheux sont de la même génération, avec pleins d’idées novateur en tête.

Un peu de généalogie pour mieux comprendre…
Inventeur, Joseph-Alexandre Robert est né à Tusson, le 12 janvier 1807.
Il est le fils de Jean Robert (agriculteur) et Françoise Chilloux, propriétaires à Tusson.
La mère de Joseph Alexandre à deux frères : Philippe (1778 – 1865) et François Chilloux (1782 -1868).
François Chilloux épouse Marie Anne Arnault de la Ménardière.
En 1828 Jacques Auguste Demondion (1781 – 1841), négociant, épouse Zoé Suzanne Chilloux, fille de François Chilloux.
Elle est donc cousine de Joseph Alexandre Robert et de ce fait il devient cousin par alliance de Jacques Auguste Demondion.
Joseph Alexandre Robert épouse en premier noce, le 23 avril 1851 à Villejésus, Maria Octavie Lydie Chilloux, sa cousine germaine, fille de Philippe Chilloux.
En suite il épousera Julie Brillard, le 23 mai 1874, en secondes noces à Paris, après le décès de Maria Octavia le 18 avril 1852 .
Julie Brillard a déjà une fille Julie Adélaïde Elise, née le 11 novembre 1856 à Paris.
Ils habitent 15 rue Spontini, Paris 16ème et se déclare « Propriétaire ».
Très attaché à sa région natale, il y fera bâtir plusieurs résidences.
Ces constructions témoignent encore de la considérable fortune de l’inventeur.
Joseph-Alexandre Robert décédera à son domicile de Tusson le 24 janvier 1885.

L’itinéraire de l’inventeur.
Vers 1830, Joseph Alexandre Robert est à Paris comme étudiant en chirurgie dentaire, domaine qu’il va très vite abandonner pour se lancer dans l’arquebuserie.
Le 20 janvier 1831 il dépose une demande de brevet pour 15 ans pour « Une arme feu se chargeant par la culasse et s’amant avec le mouvement qui la lève », qui lui est délivré le 27 avril 1831 sous le numéro 4677, suivi des deux additions le 10 septembre 1831 et le 13 juin 1835.
Cette invention est considérée comme « remarquable » et l’Exposition Nationale de Paris en 1834 va lui décerner la médaille d’or de première classe pour son invention.
Cette distinction n’avait jamais été accordée aux progrès des armes.
Il dépose son brevet dans plusieurs pays d’Europe :
En Angleterre, le 13 juillet 1831, sous le numéro 6137 par son cousin Auguste Demondion qui se fait domicilier pour cela à Londres, Old Fish Street. Une confusion concernant le véritable créateur du système a alors été faite et cela aux Etats-Unis principalement.
En Espagne, le 12 mars 1831, accordé pour 5 ans le 23 juin de la même année, par Henri Arnault de la Ménardière, son beau-frère.
En Belgique, le 30 septembre 1831, sous le numéro 515, par Joseph Alexandre Robert, par intermédiaire de Jean-Baptiste Jobard, racheté par François Chilloux et déposé le 1 janvier 1832, sous forme de brevet d’importation pour 10 ans, sous le numéro 784.
Aux USA très probablement parce que l’arme y ayant été testé sans suite.
En 1835, lors du dépôt de brevet d’addition, il indique habiter au 2 rue d’Orléans-Saint Honoré à Paris.
En 1837 Joseph Alexandre habite à Paris au 3 rue du Faubourg Poissonnière.
Arquebusiers à Paris (1829-1840) au, 17 rue du Faubourg Montmartre et dont les ateliers sont situé au 3 bis rue du Coq-Héron.
Ingénieur civil et Docteur es-sciences, Joseph-Alexandre Robert va orienter ses recherches dans différents domaines : l’éclairage, la dénaturation des alcools destinés à l’industrie, les pompes à incendie…
On pense qu’il a déposé 13 brevets d’invention.

Essais, fabrication et fonctionnement.
La France procédera à des essais mais ce modèle sera rejeté par le Comité d’artillerie dans sa séance du 26 Février 1833.
Ce fusil ne sera jamais adopté par l’armée française, néanmoins le système Robert aura un grand succès commercial auprès des chasseurs avec son fusil à 2 canons juxtaposés. (voir lien en fin d’article)
L’armée belge aussi entamera des essais et commandera même 300 exemplaires du fusil militaire, mais là aussi sans suite.


Le système de, fermeture est similaire à celui du Pauly mais le système de mise à feu est entièrement différent.

La culasse se présente sous la forme d’un bloc mobile pivotant autour de deux tourillons lorsqu’on lève le levier arrière, ce qui dégage l’entrée du canon.


La cartouche s introduit par l’arrière et le chien interne s’arme automatiquement à l’ouverture de la culasse.
Robert utilise une cartouche sans culot obturateur, munie d’une amorce en tube.
Le système de percussion est constitué d’un ressort marteau agissant de bas en haut. Ce marteau, solidaire du ressort principal, est armé par une petit roulette solidaire de la culasse mobile.


En ouvrent le canon la roulette compresse le grand ressort – marteau, dont l’extrémité vient se glisser sous le triangle de la détente.
Le ressort-marteau est muni d’un indicateur de chargement qui apparait par la fente d’échappement de gaz lorsque le dit ressort est compressé et armé.


Lorsque la culasse mobile est fermée, le tube-amorce se trouve mis en contact avec une enclume pratiquée à cet effet. Le marteau écrase l’amorce contre l’enclume au départ du coup.
Les gaz qui peuvent s’échapper de la chambre lors du coup de feu sont évacué par une fente placé dans la sous-garde à l’avant du pontet.

Desnyau fabriquera et commercialisera les armes du système Robert perfectionnées par lui. Les armes du système Robert auront un certain succès à la chasse, de petites séries d’armes de guerre seront fabriquées mais aucune utilisation de masse.
Pierre François Desnyau meurt à Paris le 15 décembre 1846 à l’âge de 64 ans et sera inhumé le 17 suivant.
Habite au 5 rue Jean Jacques Rousseau à Paris, habitation d’Eugène Picherau et de Casimir Lefaucheux jusqu’en 1833 (pour le dernier).

Plusieurs marquages plus ou moins lisible sur la culasse dont « G.B », « JL » et « H.. » dont j’ignore les significations.

Dans le bois de la crosse un poinçon « BS » couronné et là aussi j’en ignore la signification.
Longueur du canon : 108 cm
Longueur totale : 143 cm
Crosse de type militaire avec, embouchoir, grenadière et capucine, l’arrière de la crosse est protégé par une plaque de couche.

®et © Lefaucheux avril 2022.

Publié par Eugène L.

La vie et la production des Lefaucheux père et fils durant la période 1802 - 1892.

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