Brevet d’Invention no 131616 d’Eugène Gabriel Lefaucheux du 25 janvier 1879
En France : Brevet d’Invention , no 131616 déposé le 25 janvier 1879 par le Sieur Maurice à Paris
En Belgique : Brevet d’Invention, no 47251 déposé le 27 janvier 1879 par le Sieur Gustave Bronne à Liège.
Mémoire descriptif déposé à l’appui de la demande d’un Brevet d’Invention de quinze ans pour l’application et la réunions de diverses pièces relatives aux armes à feu par Mr Lefaucheux Eugène Gabriel, fabricant d’armes , 32 rue Notre Dame des Victoires à Paris.
Exposé :

La planche 1 représente une platine à percussion centrale.
Elle se compose :
1° Du chien « A » qui porte le percuteur « a » , la noix »b » et l’ergot-armeur « c », il tourne autour d’un axe creux »B » vissé à demeure dans la pièce de culasse.
2° Du ressort du chien « C » qui est à deux branches, muni d’une chaînette « d » .
3° D’une détente « D » qui porte la gâchette « e » ramenée par le ressort « f » .
4° Du levier « E » qui se meut autour d’une goupille engagée dans le creux de l’axe fixe du chien ; ce levier a pour fonction de faire mouvoir le verrou par sa tête « g » engagée dans la mortaise du verrou « F », de faire basculer les canons par le butoir «h », lequel vient heurter la surface supérieure de l’évidemment pratiqué dans le rochet fixé aux canons, il a aussi pour objet d’armer les chiens en agissant contre les ergots-armeurs « c », placés à la partie inférieure des chiens.
Le ressort « j » ramenant le levier « E » est à deux branches, la branche inférieure s’appuie sur le pontet près de son attache à la culasse, cette disposition a pour effet de bander le ressort au moment de la mise en place du pontet.
5° Du verrou « F » qui n’est plus qu’un morceau d’acier plat muni d’une mortaise dans laquelle est engagée la tête « g » du levier « E ».
Si la contre-platine n’est pas représentée, c’est afin de mieux montrer les organes du mécanisme de la platine.
La contre-platine s’ouvre en pivotant autour de l’axe creux « B », cette disposition permet de démasquer facilement les organes du mécanisme de la platine, afin de pouvoir les visiter et les entretenir aisément, elle est maintenue dans la position de fermeture par une vis à tête fraisée placée à sa partie antérieure, cette vis peut être remplacée par une petite fermeture à ressort, ce qui permettra d’ouvrir la contre-platine sans l’aide d’un tournevis.
La partie postérieure « G » de la culasse permet d’y adapter un bois formant crosse d’une grande simplicité et par suite d’une grande économie.
La platine est d’une extrême simplicité : comme il a été dit plus haut, le chien porte le percuteur, la noix et l’armeur, il a donc trois fonctions et de plus il se meut autour du même axe que le levier.

La planche 2 représente une platine ayant les mêmes avantages que celles qui figure sur la planche 1 déjà décrite.
Néanmoins elle diffère de la première par une nouvelle disposition du verrou « F » qui est placé à la parie supérieure de la platine, où il se meut dans une coulisse à queue d’aronde.
La partie antérieure « K » du verrou est engagée dans un logement pratiqué entre les deux canons.
Le verrou porte à sa partie inférieure deux saillies « l » entre lesquelles est placée la tête « g » du levier « E ».

La platine représentée par la planche 3 possède les mêmes avantages et les mêmes qualités que celle représentée par les planches 1 et 2.
Le chien « A » porte le percuteur « a », la noix « b » dont les crans sont pratiqués à sa partie supérieure et l’armeur « c » qui est une entaille concentrique pratiquée à la partie supérieure du logement de l’axe « B » commun au chien « A » et au levier « E ».
L’axe « B » est mobile, il porte une saillie de la forme d’une clavette qui agit contre la face latérale de gauche de l’armeur « c » ; cette clavette est aussi engagée dans un logement ménagé à la partie supérieure du trou du levier « E » ce qui a pour effet de rendre le levier et l’axe solidaires, de sorte que, lorsqu’on agit sur l’extrémité du levier, la saillie ou clavette de l’axe unique, entraîne le chien à l’arme.
La vide laissé entre les faces latérales de droite de la clavette et de l’entaille concentrique du chien, est nécessaire pour la course du chien au départ.
La nouvelle forme de la détente « e » a permis de disposer le ressort « C » du chien de façon à le loger sous la contre-platine, en conséquence le bois placé à l’avant de la pièce de culasse devient très facile à faire, n’ayant plus les encastrements nécessités par le ressort du chien quand il est placé à l’avant de la pièce de culasse comme le montrent les planches 1 et 2.
Le verrou est placé comme celui de la planche 1 mais il peut être aussi disposé comme celui de la planche 2.
Le ressort « j » du levier « E » est à une seule branches, mais on peut aussi le faire à deux branches comme ceux indiqués aux planches précédentes.
Le levier « E » a les mêmes fonctions que celles des autres leviers déjà décrits.

La planche 4 a pour but de montrer une nouvelle disposition de l’armeur « c » qui fait corps avec le verrou « F » placé en haut de la platine comme à la planche 2 .
Ce verrou armeur actionne le chien par sa crête.
Le reste des organes de la platine ne diffère en rien des platines figurées aux planches 1 et 2.

La platine de la planche 5 a pour but de faire voir la disposition toute nouvelle du ressort « c », le chien agit sur l’extrémité de chaque branche du ressort par l’intermédiaire des deux chaînettes « D ».
Le levier « E » tourne autour d’un axe qui lui est propre, mais on peut aussi appliquer à cette platine, le levier « E » avec toutes ses fonctions, figuré sur les planches 1 et 2 ou celui figuré à la planche 3.
Le ressort est également masqué par la contre-platine comme à celui de la planche 3 et par suite présente les mêmes avantages déjà cités.

La planche 6 a uniquement pour but de faire voir une autre nouvelle disposition du chien « A » qui est placé en dehors de la contre-platine et ne porte pas la noix « b » , ni le percuteur « a » qui est rivé à un petit ressort plat lequel est fixé à la pièce de culasse par une vis à tête fraisée.

La planche 7 représente une platine pour un fusil à broche.
Le chien « A » est placé en dehors de la contre-platine, la noix « b » porte un axe terminé par cinq pans qui reçoit le chien .
Le ressort « C » est à deux branches, il est relié à la noix « b » par une chaînette « d ».
La détente « D » porte la gâchette « e » et est ramenée par le ressort « f » .
Le levier « E » a seulement pour fonction d’ouvrier la culasse par sa tête « g », engagée dans la mortaise du verrou « F » et de faire basculer les canons par le butoir « h » qui vient heurter le crochet fixé aux canons, le levier « E » se meut autour d’un axe qui lui est propre.

La planche 8 représente une platine d’une combinaison entièrement nouvelle et d’une extrême simplicité ; elle exclue le pontet, la sous-garde, les contre-platine et les ressorts de détente.
Elle offre aussi l’avantage de recevoir une crosse très simple et économique.
Le chien « A », le ressort « C » et la gâchette « e » sont placé dans une mortaise pratiquée dans la pièce de culasse.
Les détentes « D » sont logées dans une ouverture à jour formant pontet, pratiquée dans la partie centrale de la pièce de culasse.
Le levier « E » forme verrou en « F », il est maintenu à la pièce de culasse par une goupille « m », vissée dans cette dernière.
La partie cylindrique de ce levier « E » engagée dans la pièce de culasse porte une gorge circulaire qui embrasse la moitié de la circonférence de la partie non taraudée de la goupille « m ».
Pour ouvrir le canon, on fait décrire au levier un arc de cercle ayant 90° , après le mouvement, la partie « n » ( figure 9 ) enlevée, laisse passer le crochet fixé au canon.
On remarque que la branche inférieure du ressort « C » sert de ressort de détente.
Paris , le 25 janvier 1879
E. Lefaucheux
Brevet d’invention no 131616 du 25 janvier 1879 d’Eugène Gabriel Lefaucheux,
Premier Certificat d’addition du 17 mars 1879.
En France : 1er Certificat d’addition du 17 mars 1879, déposé par le Sieur Maurice à Paris
En Belgique : Brevet de Perfectionnement no 47702 du 20 mars 1879, déposé par le Sieur Gustave Bronne à Liège.
Mémoire descriptif déposé à l’appui de la demande d’un Certificat d’Addition de quinze ans du 25 janvier 1879, pour des perfectionnements apportés aux armes à feu, par Eugène Gabriel Lefaucheux, fabricant d’armes , 32 rue Notre Dame des Victoires à Paris.
Par cette présente demande , je revendique les inventions, les applications et les réunions de diverses pièces d’armes qui sont décrites ci-dessous.
Exposé :

La planche 9 représente une platine dans le genre de celle représentée par la planche 8 du brevet principal, mais elle est disposée pour être adaptée à un fusil à percussion centrale.
Tout le mécanisme est placé dans des mortaises pratiquées dans la poignée de la culasse et en dessous de sorte que les pièces sont à l’abris de la pluie.
Je fais remarquer que dans le fusil décrit planche 8 , de mon brevet principal les mortaises sont faites en dessus de la poignée de la pièce de culasse, mais que je puis également les faire en dessous.
Le chien « A » forme le percuteur « a », la noix « b » dont les crans sont pratiqués à la partie supérieure et l’armeur « c » qui est une entaille concentrique pratiquée à la partie supérieure du logement de l’axe « B » commun au chien « A » et au levier « E ».
Cette disposition est déjà indiquée par la planche 3 de mon brevet principal.
La détente « D » actionne la gâchette « e » qui a un pivot spécial, le ressort « f » de la détente est à deux branches.
Le ressort « C » du chien est à une seule branche, il est placé sous le chien de la figure 1.
La figure 2 fait voir une deuxième disposition de la détente « D », de la gâchette « e » et de son ressort « f » .
Cette figure fait voir aussi qu’on peut placer le grande ressort « C » du chien d’une autre manière que celle indiquée à la figure 1, ainsi que le ressort « y », qui ramène le levier « E » , ce ressort actionne le levier par une chaînette, il est placé sous la partie avant de la pièce de culasse et masque les encastrements nécessités par le crochet du canon.
La figure 3 représente le chien noix avec une coulisse circulaire « S » qui est aussi longue que la chasse du chien.
En regard de cette coulisse circulaire, il existe sur la pièce de bascule une réserve métallique qui a pour but de masquer le vide qui existe entre la bascule et le chien lorsqu’il est armé.

La planche 10 représente une platine pour un fusil à percussion centrale.
Cette platine diffère de la précédente :
1° En ce que la détente et la gâchette ne forment qu’une pièce.
2° Par la contre-platine « M » qui permet de démasquer les organes principaux du mécanisme de la platine, contre-platine qui, comme celle décrite à la planche première de mon brevet principal, n’a pas besoin d’être séparée de l’arme pour mettre les organes qui composent la platine à découvert, avantage que je n’ai rencontré jusqu’alors que dans les armes revolvers.
3° Par l’ergot armeur « c » qui fait partie du chien .
4° Par le ressort « C » du chien et par le chien « A ».
le ressort « j » du levier est disposé comme celui de la figure 2 de la planche 9 .
La figure 2 représente la pièce de culasse faite en deux pièces, ce qui offre une plus grande facilité de construction.

La planche 11 représente deux platines différentes pour un fusil à percussion centrale.
La figure 1 fait voir une nouvelle disposition de la noix « b » qui est attachée au chien par la goupille « r » ; la coulisse « s » de la noix reçoit un guide « t » qui est fixé dans la pièce de culasse ; cette disposition permet de placer le ressort du chien sous ce dernier, afin de pouvoir diminuer les dimensions de la contre-platine « M ».
La détente et la gâchette sont analogues à celles données par la figure 2 de la planche 9.
La sous-garde formant pontet est fixée à la queue de culasse par une vis « V » traversant une entretoise contre laquelle vient s ‘appuyer l’avant de la crosse ; cette entretoise s’appuie contre deux épaulements ; l’un fait partie de la queue de culasse et l’autre de la sous-garde.
La crosse est maintenue en place par une tige traversant le bois longitudinalement, la partie antérieure taraudé de la tige se visse dans le mamelon de l’entretoise, la partie postérieure de la tige est terminée par un écrou qui contribue aussi à fixer la plaque de couche.
La figure 2 fait voir que la noix peut faire partie du chien et que le ressort de ce dernier peut être placé d’une autre façon, tout en conservant le principe de la détente et de la gâchette.

La planche 12 représente une platine pour un fusil à percussion centrale.
Le mécanisme de cette platine très simple est recouvert par une petite contre-platine qui pivote autour de l’axe de rotation des canons, le chien est presque complètement à découvert.
La figure 2 représente une deuxième disposition du ressort du chien.

La planche 13 représente une platine pour un fusil à broche à armement automatique des chiens, ce qui n’a jamais été fait jusqu’alors ; aussi, j’insiste sur cette application de l’armement automatique à un fusil dont la percussion est faite verticalement.
Sur l’axe du levier « E » est placé la manivelle « F » , cette manivelle porte un ergot « c » qui est poussé par le levier « E », quand on agit sur ce dernier pour faire basculer le canon à la partie supérieure de la manivelle est attachée la bielle « G » qui pousse le chien « A » à l’armé.
Les autres organes de la platine ont déjà été décrits dans les planches qui précèdent.
On remarque la contre-platine « M » qui se meut autour de l’axe de rotation des canons et qui permet de voir tout le mécanisme de la platine, sans qu’elle ait été séparée de l’arme.
Cet avantage d’avoir une contre-platine qui reste adhérente à l’arme, existe pour toutes les contre-platine que j’ai mentionnées, tant dans mon brevet principal que dans la partie qui précède de la présente demande.
L’organe pour armer les chiens s’applique également aux platines disposées pour les fusils à percussion centrale.
La figure 2 représente une sous-garde faisant corps avec le pontet et d’une entretoise contre laquelle vient s’appuyer la partie antérieure de la crosse et la partie postérieure de la contre-platine ; cette disposition offre une plus grande facilité de construction.

La planche 14 représente une platine pour un fusil à broche.
Cette platine possède un verrou d’une combinaison toute nouvelle ; ce verrou « G » se meut autour d’un axe « h » ; il est maintenu à sa position de fermeture par le ressort « j » qui est fixé par une vis à la pièce de culasse ; le ressort est relié au verrou par une chaînette.
Quand on veut ouvrir la culasse, on appuie avec le pouce sur la partie concave de la queue postérieure « K » du verrou ; la pression appliquée sur cette partie du verrou le fait pivoter autour de son axe en le renversant en arrière et en dégageant la partie « l », formant verrou, de son logement pratiqué dans l’entre-axe des canons ; aussitôt que la pression cesse, le ressort « j » ramène le verrou à sa position de fermeture.
Le tenon « P » fixé aux canons s’ajuste dans une mortaise pratiquée dans l’axe de la pièce de culasse, ce qui donne une grande solidité au moment du tir.
On voit aussi que le pontet est fixé à la pièce de culasse par la vis « V » qui fixe l’entretoise « R » placée entre les queues de culasse de la partie postérieure de la contre-platine.
Cette entretoise a pour objet d’arrêter la partie antérieure de la crosse et de recevoir le bout taraudé de la tige longitudinale déjà décrite à la planche 11.
Le reste de la platine est très simple, il se compose du chien « A », de la gâchette-détente « D » et du ressort à deux branches dont la branche inférieure sert de ressort de gâchette.
Ce nouveau verrou peut s’appliquer à n’importe quel fusil.

La planche 15 représente un fusil à broche avec une nouvelle disposition de la platine et un nouveau système de fermeture analogue à celui décrit dans la planche 14, cette platine diffère de celle décrite dans la planche 14 que, par la disposition du grand ressort et par l’application de la bielle armant les chiens par l’intermédiaire de la manivelle placée sur l’axe du levier « E » ; cette manivelle porte à sa partie inférieure un ergot qui est poussé par le levier, quand on agit sur son extrémité pour armer les chiens, comme à la planche 13.
Le verrou de fermeture est placé sur l’axe du levier « E » et porte aussi un ergot ; la position de cet ergot est réglée de façon que quand les chiens sont presque arrivés à l’armé ; le levier vient seulement pousser cet ergot et par suite, les canons ne peuvent basculer quand les chiens sont armés.
Si le levier « E » n’est pas employé comme verrou et ne forme pas avec ce dernier une pièce unique, c’est que cette planche représente l’armement des chiens fait par l’intermédiaire de la bielle « G », décrite aussi planche 13 ; mais je me réserve la propriété de faire une seule pièce de ces deux organes qui réunis, remplirons trois fonctions.
En effet, cette pièce unique formera levier-verrou et armeur.
Pour atteindre ce résultat, le moyen est très simple, il suffit de rapporter ou de réserver sur chaque chien, une saillie du côté du centre de la poignée de la crosse, saillie que le levier rencontre dans sa course et qui détermine l’armement automatique des chiens.
Pour bien faire comprendre ce résultat important, je dis que la saillie sur les chiens dont je viens de parler, remplit le même but que l’ergot figure aux planche 10, 11 etc.
Cette réunion du levier « E » et du verrou « G » ( planche 14 et 15 ) en une seule pièce, permet d’armer directement et automatiquement les chiens (sans aucun intermédiaire) ce qui n’a jamais été fait.
Cette combinaison et ces différents organes s’appliquent aux fusils à percussion centrale avec tout autant d’avantages.

La planche 16 représente une platine pour un fusil à percussion centrale.
Les organes composant cette platine, sont déjà représentés par la planche 10.
Cette figure a donc uniquement pour but de faire voir son nouveau mode de fermeture, le verrou « F » placé à la partie supérieure de l’arme se meut dans une rainure à queue d’aronde pratiquée dans la pièce de culasse.
Pour ouvrir la culasse, o, fait une pression en arrière sur la queue « f » du verrou, pour vaincre l’effort du ressort « h », lequel ramène le verrou à sa position de fermeture aussitôt que la pression en arrière cesse.
Cette planche fait encore voir d’une façon claire, la disposition des deux pièces composant la pièce de culasse, cette disposition offre de grandes facilités de construction.
En résumé, cette planche fait voir un fusil à percussion centrale, dont toutes les combinaisons sont nouvelles.
Paris, le 17 mars 1879
E. Lefaucheux
Brevet d’invention no 131616 du 25 janvier 1879 d’Eugène Gabriel Lefaucheux,
Second Certificat d’addition du 4 Avril 1879.
En France : 2e Certificat d’addition du 4 Avril 1879, déposé par le Sieur Maurice à Paris
En Belgique : Brevet de Perfectionnement no 47846 du 4 Avril 1879, déposé par le Sieur Gustave Bronne à Liège.
Mémoire descriptif déposé à l’appui de la demande d’un 2ème Certificat d’Addition de quinze ans du 25 janvier 1879, pour des perfectionnements apportés aux armes à feu, par Eugène Gabriel Lefaucheux, fabricant d’armes , 32 rue Notre Dame des Victoires à Paris.
La présente demande consiste dans un nouveau mode de fermeture des fusils se chargeant par la culasse, soit à percussion centrale ou autres.
Exposé :

La planche 17 qui est joint à ma demande représente un fusil à percussion centrale dont la platine est déjà représentée aux planches 10 et 16 de mon premier certificat d’addition.
Comme à la planche 2 de mon brevet principal le verrou est placé à la partie supérieure de la culasse et agit sur la plate-bande des canons ; comme à la planche4, il agit sur la crête des chiens pour les armer, mais il en diffère en ce qu’il fonctionne sans l’intermédiaire d’aucun levier, ni d’aucune pièce.
En effet, mon nouveau verrou « G » forme à sa partie arrière un T recourbé « J » qui arme les chiens par les deux ailerons « H » qui sont sur sa partie avant.
Le ressort « k » qui ramène le verrou à sa position de fermeture, peut être à deux branches.
Paris le 4 Avril 1879
E. Lefaucheux
Brevet d’invention no 131616 du 25 janvier 1879 d’Eugène Gabriel Lefaucheux,
Troisième Certificat d’addition du 24 Avril 1880.
En France : 3e Certificat d’addition du 24 Avril 1880, déposé par le Sieur Maurice à Paris
En Belgique : Brevet de Perfectionnement no 51272 du 26 Avril 1880, déposé par le Sieur Gustave Bronne à Liège.
Mémoire descriptif à l’appui d’une demande de Certificat d’Addition au brevet principal pris par Mr Lefaucheux, Eugène Gabriel, le 25 janvier mil huit cent soixante dix neuf, pour l’application et la réunion des diverses pièces relatives aux armes à feu sous le n° 131616.
Description :

La planche 18 représente un fusil à percussion centrale dans lequel la contre-platine est ouverte pour laisser voir les pièces de la batterie spécialement revendiquées.
Ces pièces sont au nombre de trois :
1° un chien « a »
2° une détente « b »
3° un verrou « c »
pour armer et ouvrir le fusil, on fait mouvoir de haut en bas la queue du levier « C » jusqu’à ce que l’arrêtoir « d » rencontre le plan inférieure de la pièce de culasse.
Ensuite, on lâche cette queue et le levier est ramené à sa position primitive par le ressort « e ».
Pendant ce mouvement d’abaissement de la queue du levier « C », ce levier a pivoté autour de son axe « f » en entraînant la bielle « g » qui, elle-même , a fait pivoter le chien « a » autour de son axe « h », ce qui a permis à la gâchette « b » de se loger dans le 2e cran du dit chien ; sous l’action du ressort de la gâchette « J » fixé à la contre-platine « K ».
Le chien lui-même en pivotant autour de son axe « h », a bandé le grand ressort, par l’intermédiaire de la chaînette « m » .
Par la rotation du verrou, sa partie supérieure s »est dégagée du crochet « o » fixé aux canons, pendant que sa partie antérieure est venu buter contre la partie inférieure du dit crochet « o » , faisant ainsi pivoter les canons autour de leur axe « q ».
La percussion se fait par la face antérieure du chien contre le percuteur « r » , lequel est ramené en arrière, quand on arme « f » par un ressort « s » , fixé à la pièce de culasse.
Pour démasquer la batterie, on dévisse la vis « t » de quelques tours seulement, jusqu’à ce que la tête de la vis soit sortie de l’entaille « u » pratiquée dans la contre-platine.
Ceci fait, ou peut faire pivoter cette dernière autour de l’axe « f » qui est commun au levier « C » et aux deux contre-platines.
La coupe suivante « AB » figure 2 , planche 18 fait voir comment la petite pièce de bois est fixée sur la pièce de culasse.

La planche 19 représente un fusil à broche disposé comme le fusil à percussion centrale de la planche 18.
Pour démonter la batterie ou charger le chien, on s »y prend de la manière suivante :
On bande le grand ressort en armant le chien, le ressort étant ainsi bandé, sa branche inférieure se trouve au dessus du trou « V », on introduit dans ce trou, une pointe, un clou ou une goupille, après quoi, on désarme le chien.
La branche inférieure du grand ressort immobilisée par une goupille permet de décrocher la chaînette, d’enlever le chien et de démonter toute la batterie.
La batterie remontée, on arme de nouveau le chien et on retire la goupille.
Ces deux fusils, planche 18 et 19 peuvent être disposés avec des chiens extérieurs et des contre-platines volantes.
Dans le cas de chiens extérieurs, il est nécessaire d’employer une noix intérieure, comme dans les fusils ordinaires.
Enfin les fusils précédents peuvent être disposés avec le pontet extérieur et contre-platine à charnière comme dans la planche 20.

Paris, le 24 avril 1880
E.Lefaucheux.